• Tomber en amour avec Lynda Lemay

    Sujets : 
    Québec

    Auteur : Claude Bérubé, collaboration spéciale

    Tomber en amour avec Lynda Lemay, c’est facile. Il suffit d’assister à son spectacle qui dure 2 heures 20 minutes, sans entracte. Quel plaisir d’écouter les paroles de ses chansons, d’en comprendre tous les mots et de se laisser porter par cette conteuse d’histoires hors pair. D’entrée de jeux, elle chante son amour à son public en racontant comment, après son spectacle quand elle retourne auprès de ses enfants, elle se sent si belle, si dynamique et fière d’elle grâce à la communion, aux applaudissements, aux rires, aux silences qu’on lui prodigue. Jamais, je n’ai écouté une artiste comme elle donner du sens et des images aussi évocatrices aux mots. Elle capte et captive son auditoire par la force de ces mots, pleins de poésie, qui colorent ses phrases. Il n’y a qu’elle pour décrire son gros orteil et faire l’éloge du ventre avec poésie et humour. Plusieurs moments de son spectacle deviennent des événements comme en interprétant sa chanson fétiche «Le plus fort, c’est mon père», où elle fustige ces hommes qui n’osent pas s’engager dans une relation durable, alors que son père et sa mère sont dans la salle et célèbrent leur 49e anniversaire de mariage. La chanson vient de prendre une dimension encore plus unique. Les parents de la petite Cédrika Provencher, lui ayant demandé d’écrire une chanson pour les parents dont l’enfant a disparu, elle a pondu une pièce d’anthologie qu’elle a interprétée avec toute son âme et son cœur. Un silence pesant se propagea sur toute l’assistance. Il m’a semblé que ses yeux étaient mouillés et qu’à la fin de la chanson, il lui a fallu quelques longues secondes pour sortir de sa bulle. Et cette chanson où elle raconte les émotions d’une mère qui a élevé un enfant trisomique, un enfant qui reste enfant toute sa vie et dépendant de sa mère. Elle sait exprimer les chagrins et les bonheurs, les destins cruels et les révoltes en rendant hommage à ces parents, comme si c’était elle. Les spectateurs ont réagi de satisfaction en revisitant ses incontournables comme «Les souliers verts» et «La visite». Sa musique très mélodique n’est pas de celle qu’on fredonne en sortant, mais qui est toujours fort juste pour soutenir les mots.

    Lynda Lemay est plus qu’une petite artiste du Québec, elle est une vedette internationale. On le détecte par cette présence et cette générosité qu’elle dégage. Elle se promène à l’aise sur la scène comme si elle y vivait. Ce n’est pas fortuit qu’elle présentera en janvier prochain sur la scène de l’Olympia de Paris ses 52e et 53e spectacles déjà à guichets fermés.

    J’ai souvent fustigé nos artistes qui s’habillent tous en noir et en jeans et se présentent toujours devant un orchestre et un rideau noir : peu scénique et manque d’imagination à l’égard d’un public payant. Lynda Lemay s’offre un décor où ses deux musiciens-choristes sont surélevés à l’arrière de la scène avec un éclairage silhouette. Quelques accessoires judicieux, un petit rideau rouge et or et un éclairage adéquat qui sait la faire resplendir sur la scène. Elle, habillée d’une robe originale de couturier aux multiples couleurs. On ne voyait qu’elle. Un piano, un violon et sa guitare ont suffi à remplir musicalement la salle fort joliment et adéquatement.

    C’est le genre de spectacle où, après 2 heures et 20 minutes sans entracte, je me suis exclamé : «…déjà fini!».

     http://www.journalexpress.ca/Culture/2012-09-13/article-3074550/Tomber-en-amour-avec-Linda-Lemay/1

     


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